Vous avez peur de rater un examen malgré vos compétences ? Vous avez l’impression de ne pas mériter ce nouveau job et craindre que tout le monde finisse par s’en apercevoir ? Vous avez peur de l’échec et ne pas être à la hauteur pour votre futur stage ? On parle alors du « syndrome de l’imposteur ».
Être trop modeste et être persuadé.e que votre réussite est un coup de chance. Même si objectivement vous possédez toutes les compétences nécessaires, vous ne pouvez pas vous empêcher de douter. C’est la psychologue Pauline Rose Clance qui a identifié ce « syndrome ». Selon elle, 60 à 70% de la population mondiale peut être amenée à ressentir au moins une fois dans sa vie les effets du « syndrome de l’imposteur ». C’est un sujet qui touche particulièrement les jeunes. En effet, en vieillissant, nous avons tendance à rationaliser les situations et à porter un regard plus objectif.
Les trois piliers du « syndrome de l’imposteur »
Le psychologue Kévin Chassangre explique qu’il existe trois piliers :
- L’impression de tromper son entourage : de ne pas être à la hauteur, de ne pas mériter sa situation ou sa place actuelle.
- La mauvaise attribution : expliquer sa situation par des facteurs essentiellement externes comme de la chance, le hasard, une erreur, la facilité de la tâche, etc.
- La peur d’être démasqué.e par les autres : c’est une peur irrationnelle.
Le « syndrome de l’imposteur » consiste à être persuadé.e d’être un imposteur alors que tous les indices prouvent le contraire. Ce sentiment empêche de donner le meilleur de nous-mêmes dans notre vie personnelle ou professionnelle.
Le cycle de l’imposteur
Dans le cycle de l’imposteur, on observe une première étape : par exemple nous avons une tâche à réaliser et nous sommes anxieux.se à l’idée de l’exécuter. Cette anxiété est liée à la peur de l’échec, la peur de la critique ou encore la peur de réussir.
De cette anxiété vont découler plusieurs stratégies d’auto-sabotages : par exemple effectuer une tâche à la dernière minute en espérant que celle-ci ne se réalise pas. Les personnes vont agir selon deux comportements pour s’auto-saboter :
- soit elles vont procrastiner et faire tout à la dernière minute,
- soit elles vont se donner à fond, à 200% pour réussir.
Les personnes présentant ce « syndrome de l’imposteur » sont intelligentes et compétentes et donc elles réussissent malgré ces deux stratégies. Le « syndrome de l’imposteur » peut engendrer du stress, de l’angoisse voire même de la dépression.
D’où vient ce « syndrome » ?
Selon la psychiatre, neuroscientifique et coach Tara Swart, il serait lié à une peur profonde de ne pas être accepté.e, d’être rejeté.e par sa communauté. N’importe qui peut l’éprouver. Elle propose des solutions très pratiques pour se détacher de ce « syndrome de l’imposteur ». L’idée c’est de prendre du recul, de prendre conscience de ce que nous avons déjà mener à bien et ensuite de passer à autre chose. Se sentir confiant.e est fondamental.
Comment se défaire du « syndrome » ?
Vous pouvez dresser une liste de tout ce que vous avez accompli pour vous en rappelez constamment ou encore une liste de tous les compliments que l’on vous faits. Le plus grand danger du « syndrome de l’imposteur », c’est d’être malheureux.se donc il faut prendre du recul et essayer de comprendre d’où cela vient. Il est également très important d’en parler. Ensuite, l’idée est de considérer ce syndrome comme un ressenti et non comme un fait. Nous sommes tous intelligent.e.s et compétent.e.s (chacun son domaine), ce ressenti est donc tout à fait illégitime. Il est également important de bien connaître son « syndrome » : comment s’exprime-t-il chez vous ? Quels sont les symptômes ? etc, et pouvoir être objectif.ve face à ses propres réussites.
Le « syndrome de l’imposteur » n’est pas une pathologie
Le « syndrome de l’imposteur » n’est pas quelque chose de figé. Il peut être passager. En psychologie, on parle plutôt de phénomène et non de syndrome. Ce sont les médias qui ont adopté ce terme mais les psychologues le réfutent. Le mot syndrome a une connotation plus dramatique qui sous-entend une maladie constante dont nous pourrions difficilement se défaire. Ce n’est pas une pathologie en tant que telle. Ce sentiment est loin d’être dangereux et négatif quand il n’est pas démesuré. Rares sont les personnes vraiment compétentes et intelligentes à ne jamais douter d’elles-mêmes.
Prenez soin de vous les Sharers !
YD
Sources