Le microbiote vaginal, un sujet de plus en plus étudié par les chercheurs
Vous avez peut-être entendu plusieurs fois le terme « microbiote » ces derniers temps.
En effet, de nombreux chercheurs s’intéressent à la question du microbiote intestinal et de son rôle dans plusieurs maladies.
De nombreuses publications scientifiques et synthèses pour le grand public sont aujourd’hui disponibles sur le microbiote intestinal.
Mais qu’en est-il d’autres microbiotes dont nous autres humains sommes porteurs ?
Jusqu’à peu, le microbiote vaginal – ou flore vaginale – n’était que très peu étudié, mais la situation commence à changer.
Il y a moins d’un an est sorti un livre à destination du grand public à ce sujet, intitulé Microbiote Vaginal : la Révolution Rose, de Jean-Marc Bohbot, gynécologue, et Rica Etienne, journaliste santé.
Il s’agit pour toutes les femmes, et pourquoi pas leurs conjoints, de mieux connaitre ce qui se passe « en bas ».
Mais serait-ce aussi un appel à la communauté scientifique pour plus de recherches sur ce sujet ?
i-Predict et la flore vaginale
Ça tombe bien puisque tout est prévu dans l’étude i-Predict pour apporter plus de connaissances à ce sujet !
Il est prévu depuis 2016 qu’une partie des échantillons soient analysés en termes de composition du microbiote vaginal, pour déterminer s’il existe un lien entre infection par Chlamydia trachomatis et microbiote vaginal.
La composition du microbiote vaginal pourrait-elle moduler le risque d’infection par Chlamydia ? Ou, inversement, une infection par Chlamydia pourrait-elle modifier le microbiote vaginal ?
C’est à ces questions qu’Elisabeth Delarocque-Astagneau et Jeanne Tamarelle (doctorante) du pôle « Infection » de i-Share, souhaitent répondre via l’étude i-Predict.
Il sera aussi possible de déterminer les facteurs qui pourraient influencer la composition du microbiote vaginal grâce aux données sur les rapports sexuels, les contraceptifs oraux, la prise d’antibiotiques ou encore les types de protection menstruelle.
L’état des connaissances à ce jour
En 2011, des chercheurs américains ont déjà mis en évidence l’existence de 5 grands « types » de microbiote vaginal dans la population américaine, pouvant être subdivisés en sous-types [1].
Dans ces 5 grands « types », on retrouve différents équilibres bactériens entre Lactobacillus, dont vous avez peut-être déjà entendu parler, et autres bactéries.
Parmi ces 5 grands types, deux pourraient s’avérer être modérément voire peu protecteurs vis-à-vis d’agressions extérieures (comme les IST).
Le pôle « Infection » de i-Share, en partenariat avec cette même équipe de chercheurs américains et le Centre National de Référence des infections sexuellement transmissibles bactériennes situé à Bordeaux, a confirmé l’existence de ces mêmes 5 grands types de microbiote vaginal dans une population de jeunes femmes en France [2], ce qui n’était encore qu’une hypothèse.
Cette étude est préliminaire aux analyses de microbiote vaginal qui seront réalisées dans le cadre de l’étude i-Predict.
Et vous dans tout ça ?
Pour celles qui ne participent pas encore à i-Predict et souhaiteraient faire avancer la recherche sur cette question, i-Predict recrute encore !
Vous pouvez participer à l’étude dans l’un des Services de Médecine Préventive et Promotion de la Santé partenaires de l’étude.
Prenez rendez-vous par mail à l’adresse qui vous concerne :
- Espace Santé Etudiants de l’université de Bordeaux : i-predict@u-bordeaux.fr
- Centre de Santé de l’Université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, SIUMPPS de Sorbonne Paris Cité et SIUMPPS de Sorbonne Universités : i-predict@uvsq.fr
- Service de Santé Universitaire de Nice : i-predict@unice.fr
JT/JD/EDA
Sources
1. Ravel J, Gajer P, Abdo Z, Schneider GM, Koenig SS, McCulle SL, et al. Vaginal microbiome of reproductive-age women. Proc Natl Acad Sci U S A. 2011;108 Suppl 1:4680-7.
2. Tamarelle J, de Barbeyrac B, Le Hen I, Thiebaut A, Bebear C, Ravel J, et al. Vaginal microbiota composition and association with prevalent Chlamydia trachomatis infection: a cross-sectional study of young women attending a STI clinic in France. Sex Transm Infect. 2018.
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