Vous égarez sans cesse votre téléphone mobile ? Vous ne savez plus où vous avez posé vos clés ou vous ne vous souvenez plus du nom d’un acteur ? Pas de panique ! Ces défaillances ne sont pas systématiquement des symptômes de maladie. Le stress, le surmenage ou encore le manque d’attention sont souvent les causes de ces petits oublis du quotidien. Il est difficile pour le cerveau d’enregistrer. de stocker et d’utiliser des informations si elles n’ont pas été bien intégrées au préalable.
Comment fonctionne le processus de mémorisation ?
La mémorisation, c’est la transmission d’une information chimique ou électrique entre les cellules (neurones) à travers la membrane cellulaire. En résumé, les neurones se connectent entre eux pour constituer un souvenir. Il faut savoir qu’en théorie, la mémoire a une capacité illimitée, et chez n’importe quel individu.
Le processus de mémorisation fonctionne en trois étapes :
- L’encodage : c’est le moment où l’on reçoit une information captée par l’un de nos cinq sens.
- Le stockage (ou rétention) : c’est le fait de retenir cette information, de la stocker dans son cerveau et de faire durer le souvenir dans le temps.
- Le rappel (ou récupération) : c’est le fait de rechercher et d’extraire une information de sa mémoire, de la “rappeler” pour pouvoir la réutiliser.
Tout ceci se passe dans notre cerveau, cet organe énigmatique dont on vous parlait ici !
7 problèmes normaux de mémoire
Un article du célèbre magazine Harvard Health Publishing de la Harvard Medical School nous cite 7 types de problèmes de mémoire courants, qui peuvent s’accentuer avec l’âge sans pour autant être des signes de maladies plus graves comme l’Alzheimer.
L’éphéméride
C’est la tendance à oublier des faits ou des événements au fil du temps. Vous êtes plus susceptible d’oublier des informations peu de temps après les avoir apprises. Cependant, la mémoire a une qualité “à utiliser ou à perdre” : les souvenirs qui sont rappelés et utilisés fréquemment ont moins de chance d’être oubliés. Bien que l’éphéméride puisse sembler être un signe de faiblesse de la mémoire, les spécialistes du cerveau la considèrent comme bénéfique car elle débarrasse le cerveau des souvenirs inutilisés, faisant place à de nouveaux souvenirs plus utiles.
La distraction
Ce type d’oubli se produit lorsque vous ne faites pas assez attention. Vous oubliez l’endroit où vous venez de poser votre stylo parce que vous n’y avez pas porté d’attention. Vous pensiez à autre chose (ou, peut-être, à rien en particulier), de sorte que votre cerveau n’a pas encodé l’information de manière sûre. L’étourderie consiste également à oublier de faire quelque chose à un moment précis, comme prendre ses médicaments ou fixer un rendez-vous.
Le blocage
Quelqu’un vous pose une question et vous avez la réponse sur le bout de votre langue, vous savez que vous le savez, mais vous ne pouvez pas la trouver. C’est peut-être l’exemple le plus familier de blocage, l’incapacité temporaire à retrouver un souvenir. Dans de nombreux cas, la barrière est un souvenir similaire à celui que vous recherchez, et vous récupérez le mauvais. Cette mémoire concurrente est tellement intrusive que vous ne pouvez pas penser au souvenir que vous voulez.
Les scientifiques pensent que les blocages de mémoire deviennent plus fréquents avec l’âge. Ils expliquent les difficultés qu’éprouvent les personnes âgées à se souvenir du nom des autres. Les recherches montrent que les gens sont capables de retrouver environ la moitié des souvenirs bloqués en une minute seulement.
L’erreur d’attribution
Il y a erreur d’attribution lorsque vous vous souvenez en partie d’une chose avec précision, mais que vous attribuez mal un détail, comme l’heure, le lieu ou la personne concernée. Un autre type d’erreur d’attribution se produit lorsque vous croyez qu’une pensée que vous aviez était totalement originale alors qu’en fait, elle provenait de quelque chose que vous aviez lu ou entendu précédemment mais que vous aviez oublié. Ce type d’erreur d’attribution explique les cas de plagiat involontaire, dans lesquels un écrivain fait passer certaines informations pour originales alors qu’il les a lues quelque part auparavant.
Comme pour plusieurs autres types de trous de mémoire, les erreurs d’attribution deviennent plus fréquentes avec l’âge. En vieillissant, on absorbe moins de détails lors de l’acquisition d’informations, car on a un peu plus de mal à se concentrer et à traiter rapidement les informations. De plus, en vieillissant les souvenirs vieillissent également et deviennent particulièrement sujets à une mauvaise attribution.
La suggestibilité
La suggestibilité est la vulnérabilité de votre mémoire au pouvoir de suggestion : les informations que vous apprenez sur un événement après coup sont incorporées dans vos souvenirs de l’incident, même si vous n’avez pas vécu ces détails. Bien que l’on sache peu de choses sur le fonctionnement exact de la suggestibilité dans le cerveau, la suggestion trompe votre esprit en lui faisant croire qu’il s’agit d’un vrai souvenir.
Les préjugés
Même le souvenir le plus précis n’est pas un instantané parfait de la réalité. Dans votre mémoire, vos perceptions sont filtrées par vos préjugés personnels : expériences, croyances, connaissances préalables et même votre humeur du moment. Vos préjugés affectent vos perceptions et vos expériences lorsqu’ils sont encodés dans votre cerveau. Et lorsque vous récupérez un souvenir, votre humeur et d’autres biais à ce moment-là peuvent influencer les informations dont vous vous souvenez réellement.
Bien que les attitudes et les idées préconçues de chacun biaisent leur mémoire, il n’y a pratiquement pas eu de recherches sur les mécanismes cérébraux à l’origine des biais de mémoire ou sur la question de savoir s’ils deviennent plus fréquents avec l’âge.
La persistance
La plupart des gens ont peur d’oublier des choses. Mais dans certains cas, les gens sont tourmentés par des souvenirs qu’ils aimeraient pouvoir oublier, mais qu’ils ne peuvent pas. La persistance de souvenirs d’événements traumatisants, de sentiments négatifs et de peurs persistantes est une autre forme de problème de mémoire. Certains de ces souvenirs reflètent fidèlement des événements horribles, tandis que d’autres peuvent être des distorsions négatives de la réalité.
Les personnes souffrant de dépression sont particulièrement sujettes à avoir des souvenirs persistants et dérangeants. Il en va de même pour les personnes souffrant de stress post-traumatique (SSPT). Le SSPT peut résulter de différentes formes d’exposition à des traumatismes. par exemple, des abus sexuels ou des expériences en temps de guerre. Les flashbacks, qui sont des souvenirs persistants et dérangeants de l’événement traumatique, sont une caractéristique essentielle du SSPT.
Alors, Sharers, si vous êtes un peu trop tête en l’air, no stress ! 😉 Pensez à prendre le temps de vous reconnecter avec vous-même pour mieux vivre les moments présents !
LB
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