Skip to content
Suis-nous !

Actu

La dépression chez les étudiants

PUBLIÉ LE : 26 octobre 2017

Catégorie(s) : Revue scientifique Thématique(s) : Santé mentale
A l’occasion de la journée européenne de la dépression qui aura lieu ce vendredi 27 octobre, l’étude i-Share livre ses chiffres.
Dépression étudiants étude i-Share

Âgés en moyenne de 21 ans, les étudiants participant à l’étude sont 69% à ressentir quotidiennement des signes de dépression.

La dépression,  une maladie sans visage

De nos jours la dépression est une maladie complexe et encore incomprise par la plupart d’entre nous. Souvent associée aux moments de blues, elle n’a pourtant rien à voir avec eux.

La dépression peut se manifester au travers de comportements nuisibles pour la santé et peut prendre deux formes, plus ou moins sévère en fonction des symptômes.

  • Épisode dépressif caractérisé

Il s’agit d’un profond sentiment de tristesse qui empêche de vivre paisiblement et d’être heureux.

Pour être qualifiés d’épisodes dépressifs caractérisés, ces épisodes doivent être récurrents pendant au moins plus de 15 jours, et peuvent même aller jusqu’à plusieurs années.

La particularité de cette forme dépressive est que certaines caractéristiques sont variables, ce qui rend la maladie plus ou moins éprouvante.

Une guérison totale est tout à fait possible et durable, cependant le risque de récidive est élevé, avec plus de 50% de réapparition des symptômes.

Les étudiants i-Share sont plus touchés par cette première forme de dépression qui est la plus courante, et ce sont principalement des femmes.

71% de femmes contre 60% d’hommes révèlent avoir eu une symptomatologie dépressive dans les dernières semaines, ce qui équivaut tout de même à 2/3 des étudiants. 1 étudiant sur 5 a déjà eu des idées suicidaires, avec 17,4% d’étudiants, et 6% sont passés à l’acte.

Selon l’échelle PHQ-9 (Patient Health Questionnaire), 34% des étudiants en première année ont présenté un état dépressif modéré à sévère. En 2ème année il s’agit de 28%, 23% en 3ème année et 21% dans les années supérieures. Il semblerait donc que les plus jeunes sont ceux qui se disent plus concernés par la dépression.

  • Dépression chronique 

Lorsque la dépression s’étend sur plusieurs années, on appelle cela une dépression chronique. Les personnes souffrant de dysthymie décrivent une sensation de mal-être permanente et quotidienne.

Le problème avec cette forme de dépression, c’est que les troubles vont devenir une partie intégrante de la personnalité et vont amener une confusion entre fonctionnement habituel et dysthymie.

Les personnes souffrant de dysthymie répèteront souvent « J’ai toujours été comme ça ».

Les signaux d’alertes amènent des troubles du comportement

Cette maladie amène un afaiblissement dans tout les niveaux de la vie quotidienne : affective, intelectuelle, physique et corporel.

  • Affectif : se sentir seul
  • Intellectuel : broyer du noir
  • Physique : se sentir épuisé
  • Corporel : dérèglement

Les symptômes de la dépression peuvent être présentés à tous les âges de la vie. Ce sont à peu près les mêmes chez l’enfant, l’adulte jeune et la personne âgée, avec quelques spécificités.

Par exemple, chez l’adolescent, on observera plus souvent des symptômes émotionnels comme de l’irritabilité ou des variations émotionnelles rapides.

Globalement, quel que soit l’âge, les symptômes les plus fréquents sont la tristesse, la perte de la capacité à éprouver du plaisir, le pessimisme sur soi-même, le monde et l’avenir, les troubles de l’appétit et du sommeil, ainsi qu’un ralentissement de l’activité physique et intellectuelle (concentration et capacité à prendre des décisions).

Dans le domaine physique et corporel, les personnes souffrant de dépression vont apparaître plus lentes que d’habitude avec moins de mouvements physiques et faciaux. Elles parlent également moins spontanément et moins en quantité.

Et il est important de souligner que la dépression tranche avec l’état, l’aspect et le comportement habituels de la personne.

Suite à ses symptômes, des conséquences telles que des troubles vont survenir comme par exemple l’émergence de comportements à risque.  L’étude montre que :

  • Beaucoup d’étudiants consomment des anxiolytiques et des médicaments.
  • La guérison passe par des substances psychotropes​

Rencontre avec Marie Tournier, notre experte :

  •  Quels sont les solutions possibles quand on veut être aidé ?

Le traitement de la dépression repose soit sur une psychothérapie si la dépression est légère ou modérée, soit sur les médicaments antidépresseurs si elle est modérée ou sévère.

La psychothérapie peut être menée par un psychologue, un psychiatre ou certains médecins généralistes. Les antidépresseurs doivent être prescrits par un médecin.

On peut trouver ces soins dans la médecine libérale, mais également dans les centres de soins dévolus aux étudiants et les centres médico-psychologiques gérés par les hôpitaux qui délivrent ces soins gratuitement. Ça, c’est lorsque la dépression est installée.

Cependant, des actions de prévention peuvent être également conduites. En effet, la dépression, comme la plupart des troubles psychologiques, apparait le plus souvent à l’occasion d’un stress.

On peut donc penser qu’une action sur les stresseurs va permettre d’empêcher l’apparition de la dépression.

C’est pour cela que, dans la cohorte i-Share, nous avons construit une intervention qui cible le stress et l’hygiène de vie, IP-3S. L’objectif de cette intervention est de rendre les étudiants plus résistants face au stress, de leur donner des outils et des compétences.

Pour l’instant, nous avons seulement testé l’acceptabilité de cette intervention. Elle semble permettre de réduire le niveau de stress des étudiants, ce qui est très encourageant, mais il nous reste à évaluer son efficacité sur la prévention de la dépression.

  • Qu’est-ce que la dépression peut engendrer comme comportement à risque ? Et pourquoi ces comportements ?

Dans une étude menée en population américaine, la dépression était le principal facteur qui réduisait les chances de mener des études universitaires.

Elle est également associée à une probabilité augmentée de présenter des pathologies physiques et mentales, notamment les addictions à l’alcool et aux autres substances.

Elle entraine un risque plus élevé de mortalité, que ce soit par suicide, par accident ou de causes dites naturelles. Le suicide est particulièrement préoccupant parce qu’il est considéré comme une cause importante de mort évitable.

  • À votre avis, pourquoi les femmes sont plus touchées que les hommes par cette maladie ?

En effet, les femmes présentent un risque de dépression environ deux fois plus élevé que les hommes, à partir de l’adolescence et jusqu’à la ménopause.

Des causes hormonales sont classiquement évoquées puisqu’il s’agit de la période correspondant à l’exposition hormonale.

Le risque de récidive après un premier épisode dépressif est, en revanche, le même dans les deux sexes. Il est également notable que les femmes ont plus recours aux soins que les hommes, en cas de dépression, dès le plus jeune âge. C’est probablement une des raisons qui expliquent que les hommes ont un risque supérieur de suicide.

La dépression est une maladie grave dont il faut prendre conscience très vite, afin de pouvoir rebondir si l’on ressent cette sensation de mal-être et être capable de se soigner.

Le sujet vous parle ? Vous pensez avoir besoin de soutien ?

Si vous êtes étudiants, pensez à vous rapprocher du service de médecine préventive de votre établissement d’enseignement supérieur. Un psychologue peut vous recevoir sans avance de frais comme, par exemple, à l’Espace Santé Etudiant à Bordeaux ou au service de santé universitaire de l’UVSQ à Saint-Quentin-en-Yvelines.

Il existe des organismes qui peuvent être un véritable soutien pour les patients comme pour les familles. Dans ces centres, il est possible de rencontrer des psychologues et d’être orienté vers solutions les mieux adaptées pour chacun.

Voici les 4 principales associations dans ce domaine :

  • L’Union nationale des amis et familles de malades psychiques

Psychologues disponibles au 01 42 63 03 03 du lundi au vendredi de 9h à 13h et de 14h à 18h.

Au siège de l’association à Paris, une assistante sociale, des psychologues, un psychiatre conseil, un avocat, etc… sont disponible et organisent des rendez-vous avec les familles.

  • SOS dépression

Permanence assurée par des psychologues et des étudiants en psychologie. Ils écoutent et proposent une aide adaptée.

Tél. : 01 40 47 95 95

  • La note bleue

Permanence téléphonique pour les adolescents déprimés ouverte de 24h/24, 7j/7.
Tél. : 01 40 47 73 73

  • Association France dépression

Association française contre la dépression et la maladie maniaco-dépressive créée en 1992, à l’initiative de quelques patients et médecins. Organise régulièrement des réunions et conférences.
Tél. : 01 40 61 05 66, de 14h à 17h sauf les week-ends, les jours fériés et certains mercredis.

EMO

ACTU PRÉCÉDENTE
Publié le 25 octobre 2017
Congrès WDMH 2017
ACTU SUIVANTE
Publié le 1 novembre 2017
E-santé ou santé connectée : la santé du futur?

Are you a researcher? Visit our scientific collaboration section and see our last results.

See our last results here

Nos partenaires

i-Share Nouvelle Aquitaine
i-Share Inserm
i-Share - Santé publique France
i-Share - Agence régionale de Santé
Back To Top