Un phénomène déjà présent
Sujet dominant du congrès WDMH 2017, l’E-santé ou santé connectée, est ce qui vous attend d’ici quelques années.
La Keynote d’Uwe Diegel « Casser les codes des anciens » met en lumière les interrogations sur l’e-santé.
Vous avez déjà pour la plupart mis un orteil dedans en téléchargeant plusieurs types d’applications (Ex : Runtastic, Myfitnesspal, Pill’oops), avec certains objets connectés comme les montres et bracelets connectés capable de mesurer le rythme cardiaque ou les balances connectées qui mesurent l’évolution de votre poids, IMC etc..
Il existe déjà beaucoup d’objets et applications sur le thème de la santé et du bien-être.
Des possibilités (presque) illimitées
Le potentiel de l’utilisation des données de santé est tellement grand qu’il est difficile d’imaginer toutes les avancées possibles.
Pour les maladies chroniques, comme le diabète ou l’hypertension, la santé connectée est déjà bien installée. Dès les années 2000 les diabétiques transféraient leurs données médicales à leur médecin par e-mail.
Aujourd’hui des applications comme Diabeo permettent de communiquer directement les données en temps réel sur un serveur sécurisé accessible par les médecins.
Le patient est suivi de manière précise et à distance et ce n’est qu’une des multiples applications de la santé connectée. Les avantages de l’e-santé sont nombreux :
- Un suivi plus efficace.
- Moins de consultations donc le suivi coûte moins cher.
- Un suivi hyper personnalisé et à distance.
- Une optimisation de l’administration des traitements.
- Une anticipation de l’évolution des maladies permettant de diminuer le nombre d’hospitalisations imprévues.
- Les patients vivants dans des zones très pauvres en soins médicaux (déserts médicaux, plateformes pétrolières, zones coupées du monde etc…) pourront avoir un suivi médical.
Un outil efficace pour la recherche :
Le domaine de l’épidémiologie (étude des populations) est celui qui tire le plus d’avantage de l’e-santé.
A l’image de l’étude i-Share qui est une cohorte entièrement connectée, le recueil de données médicales en ligne a plusieurs avantages notables :
- Beaucoup moins invasif que les questionnaires papiers.
- Plus rapide.
- Informations plus faciles à traiter.
- Les données pourront même être recueillies sous forme de jeu ce qui rend l’expérience bien plus ludique.
Les limites de la santé connectée
Un français sur deux considère que l’e-santé est une menace pour le secret médical (Baromètre santé 360, Odoxa, janvier 2015)
De nombreux obstacles freinent l’évolution de l’e-santé :
- Les données médicales sont dites sensibles et conviennent à une sécurisation optimale. Pour l’étude i-share les données recueillies sont sécurisées par le Credim (Centre de Ressource et Développement en Informatique Médicale, voir Q/R ).
- En e-santé les données ne sont pas toujours exploitables car elles sont générées dans des formats différents selon les objets, applications etc… (ex : vous ne pouvez pas ouvrir un document Word sur OpenOffice). Il est parfois difficile de les croiser entre elles lorsqu’elles proviennent de supports différents. Cela crée ce qu’on appelle des cimetières de données inexploitables.
- L’intégration de l’e-santé dans notre système de santé.
- La confiance du patient quant à la sécurisation de ses données et son consentement à partager ses données médicales.
L’e-santé est prometteuse car elle a de nombreux avantages, mais tous ces obstacles prendront du temps à être surmontés. Il faudra donc attendre plusieurs années avant que celle-ci prenne place dans notre société et dans le quotidien des patients.
AB
Sources
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